La Garde RepublicaineLa Garde Republicaine

Héritière de la Garde municipale créée par Bonaparte en 1802, intégrée à la Gendarmerie nationale en 1849, la Garde Républicaine a traversé près de deux siècles tumultueux en conservant intact sonprestige.

Particulièrement visible des parisiens et réputée pour son allure, lorsqu’elle met en scène leprotocole militaire de l’État et la grande escorte présidentielle sur les Champs-Elysées, la Garde Républicaine consacre pourtant l’essentiel de ses moyens à des missions de sécurité. Ses régiments d’infanterie sont chargés de la protection des hauts lieux gouvernementaux (Elysée, Matignon), des assemblées parlementaires, du Conseil Constitutionnel, du ministère de la Défense, du ministère des Affaires étrangères et du palais de justice de Paris. Cette mission mobilise chaque jour 900 gendarmes bénéficiant d’une formation adaptée à la maîtrise des individus et à la défense rapprochée. 

En cas de menace particulière ou de visite d’État, les pelotons d’intervention et les tireurs d’élite de la Garde, qualifiés par le GIGN, viennent renforcer le dispositif permanent. Ils interviennent également lors d'opérations judiciaires menées par la Gendarmerie nationale. En parallèle, les pelotons de surveillance et d’intervention à cheval du régiment de cavalerie développent de nouveaux savoir-faire sécurité publique. Une trentaine de cavaliers de la Garde sont employés quotidiennement à Paris et en Ile-de-France, dans le cadre de patrouilles de surveillance ou d’appui des forces mobiles autour des stades. Leurs chevaux, de haute stature, incitent au calme et sont dressés pour s’habituer à l’agitation urbaine. Ponctuellement, les cavaliers contribuent au maintien de l’ordre public dans divers secteurs touristiques très fréquentés, et participent à la sécurité de grands rassemblements ou d’évènements sensibles comme les sommets internationaux.

Les motocyclistes de la Garde Républicaine, pilotes particulièrement chevronnés, sont chargés de la grande escorte présidentielle, encadrent le Tour de France depuis 1953 et prêtent quotidiennement leur concours à la sécurité routière. La Garde Républicaine compte enfin dans ses rangs plusieurs formations musicales de très haut niveau chargées de rehausser l’éclat des cérémonies officielles et de contribuer au rayonnement de la France. 

Les artisans de la Garde

Pour les nécessités de son service, la Garde Républicaine perpétue des métiers anciens nécessaires à l'entretien des équipements des cavaliers et fantassins. Ses maîtres artisans se transmettent de génération en génération des gestes et des techniques où souci du détail et recherche de la perfection ne peuvent résulter que de la passion. 

Les selliers sont chargés d'entretenir les selles et harnachements d'arme, modèle 1874, toujours utilisés par le régiment de cavalerie. La qualité irréprochable des cuirs et la méthode traditionnelle de fabrication sont garantes de leur solidité en service et de leur bonne conservation.
 
Les coiffes de tradition de la Garde Républicaine sont confectionnées par ses soins. Si le carton bouilli des shakos est aujourd'hui remplacé par du PVC, l'habillage faisant appel à la suédine et au drap, à la peau de chèvre et au laiton est entièrement manuel et sur mesure. Les casques de cavalerie, du modèle des cuirassiers de l'Empire, ne comportent pas moins de 80 pièces d'acier ou de laiton rivetées ou soudées sur place. Leur crinière noire ou rouge est toujours en crin naturel.
 
Les armuriers veillent à l'entretien des 1300 sabres en service dans les unités. La corrosion naturelle ou parfois les chutes de cheval nécessitent des opérations variées telles que soudure, fourbissage et polissage, requérant toujours sûreté du coup d'œil et précision de la main.
 
Le tailleur – modéliste de la Garde, en se livrant également à un patient travail de recherche, confectionne les uniformes anciens revêtus par les fantassins et cavaliers lors d'évocations historiques qu'ils sont amenés à faire en public.
 
Le régiment de cavalerie est équipé de selles d'arme, modèle 1874. Depuis la disparition des artisans civils, l'atelier de sellerie de la Garde Républicaine s'est vu confier la fabrication, la réparation et l'entretien des selles et harnachements. Il dispose d'une presse à balancier unique en France. Sur la matrice chauffée est posée la pièce de cuir, préalablement humidifiée, à laquelle la presse va donner la forme du siège de la selle.

L’ histoire du Blason des Gardes Republicains

Le blason constitue le sujet principal des armoiries. Voici le blasonnement officiel, en langage héraldique, de la ville de Paris : « De gueules à la nef équipée et habillée d’argent voguant sur des ondes du même mouvant de la pointe, au chef d’azur semé de fleurs de lys d’or. » Plus vulgairement, on pourrait traduire: « Fond de couleur rouge (gueules) chargé d’un navire (nef) de couleur (émail) argent voguant sur des flots (ondes) de la même couleur qui se situent au bas du blason (pointe), le haut (chef) est de couleur azur et est semé de fleurs de lys d’or.» 

La confrerie des Nautes

Le bateau situé au centre de l’écu est hérité de la puissance confrérie des Nautes, corporation de navigateurs et commerçants de la tribu des Parisii. Les Nautes de Lutèce avaient le monopole du commerce fluvial sur la Seine et le conservèrent après l’invasion romaine de 52 av. J.-C. Grâce au célèbre « pilier des Nautes », élevé en hommage à Jupiter sous le règne de l’Empereur Tibère, on constate que les navigateurs parisiens – Nautae Parisiaci – jouissaient d’un grand pouvoir sur la ville, un pouvoir reconnu par Rome.
 
À noter que le terme grec nautês vient de la terminologie grecque naus qui a donné en latin navis et en français « navire » et « navigation ».
 
Au Moyen-Âge, en 1170, les Marchands de l’eau – Mercator aquae Parisius – recurent de Louis VII des privilèges de commerce et de navigation sur une partie de la Seine, et obtinrent même, en 1210 de la part de Philippe Auguste, des droits de Prévôté. Ainsi naissait la municipalité parisienne.
 
Les Nautes marquent, après 1210, leurs actes officiels de leur sceau représentant un navire. Au départ de cire naturelle, le sceau devint rouge, semble-t-il sur l’impulsion du prévôt des marchands Étienne Marcel qui avait pour couleurs attitrées le rouge et le bleu – couleurs actuelles de la ville de Paris.

Les fleurs de lys

Les fleurs de lys, symbole de la monarchie, apparaissent sur le sceau en décembre 1358, après la mort d’Étienne Marcel. Situées sur les voiles du bateau, elles marquent le retour du pouvoir royal après les évènements tumultueux – Jacqueries – qui ont précédé. Elles demeurent sur le sceau, puis sur le blason – à son chef – jusqu’à la Révolution qui, par le décret du 20 juin 1790, abolit les privilèges de la noblesse et supprime tous les emblèmes qui s’y rapportent. C’est ainsi que toutes les armoiries des villes furent effacées.
 
Sous le Premier Empire, Napoléon Ier rétablit les armoiries pour les villes et, de par les lettres patentes accordées à celle de Paris le 29 janvier 1811, la capitale retrouve son blason. Les fleurs de lys sont cependant remplacées par trois abeilles d’or sont fond de gueules – rouge –, une étoile d’argent est placée au-dessus de la nef avec la déesse Isis à sa proue. Celle-ci fait référence au culte, très répandu dans la Gaule de l’époque, que lui vouaient les Nautes avant l’invasion romaine.
 
La Restauration venue, Louis XVIII rétablit le blason dans sa forme fleurdelisée par les lettres patentes de 1817. La deuxième République remplacera celles-ci, en 1848, par des étoiles. C’est Napoléon III qui, par la décision préfectorale du 24 novembre 1853, permettra le retour des fleurs de lys sur le blason de Paris qui, après une histoire tumultueuse, demeurera presque inchangé jusqu’à nos jours, à l’exception des ornements extérieurs qui furent rajoutés pour compléter l’histoire de la ville.

Ornements exterieurs

Les ornements extérieurs sont ce qui entoure et complète le blason pour former un tout que l’on appelle les armoiries. En ce qui concerne le blason de Paris, il est timbré (en haut) d’une couronne murale crénelée. Elle symbolise la vaillante résistance de la ville qui, malgré nombre de batailles et de sièges, s’est toujours relevée. À dextre (droite par rapport au blason) un rameau de chêne avec glands, couronne civique récompensant des actes de bravoure citoyens. À sénestre (gauche par rapport au blason) un rameau de laurier avec baies, couronne triomphale symbole de la victoire. Les deux rameaux sont tous deux au naturel, croisés en pointe en sautoir et retenant, appendues à la pointe de l’écu, un listel de parchemin sur lequel est inscrit la devise de la ville : « Fluctuat Nec Mergitur », soit « Il est battu par les flots mais jamais ne sombre ". 

En dessous de l’écu, on retrouve la Légion d’honneur – décret du 9 octobre 1900 –, la croix de Guerre 1914-1918 – décret du 28 juillet 1919 – et la croix de la Libération – décret du 24 mars 1945, ajoutées par la ville au courant du XXème siècle. 

Remerciements : Service de communication des Gardes Républicains. Ministère de L’ intérieur.