lundi 24 avril 2017 - Evènements

Harold Feinstein, l'insouciance des 50's

Harold Feinstein, l'insouciance des 50's

Pour la première fois en Europe, la galerie Thierry Bigaignon organise le début d'une rétrospective consacrée au photographe américain Harold Feinstein. Une occasion de découvrir cet artiste discret et méconnu en France.

Ses clichés fleurent bon la candeur et le multiculturalisme. L'Amérique désenchantée de Trump fait pale figure à coté... Harold Feinstein est né à Coney Island en 1931 de parents juifs immigrés. Figure de l'avant garde new-yorkaise, il demeure jusqu'à aujourd'hui le plus jeune artiste à avoir intégré la collection permanente du MOMA (Museum of Modern Art). En 1950, alors qu'il n'a que 19 ans, le conservateur de l'époque - Edward Steichen – lui achète un cliché. Aujourd'hui, l'artiste détient encore le titre.

La sélection de tirages en noir et blanc date des années 1940 et 1950. Le jeune Harold Feinstein parcours les quartiers de Brooklyn, de Manhattan, et deviendra sans le savoir le précurseur de la photo de rue. Il capte des instants de la vie locale baignés d'insouciance et de liberté. La plage de Coney Island - dont il est natif – deviendra son terrain de prédilection. Il immortalisera la vie ordinaire de Coney Island sans pour autant y faire intrusion.

L'effervescence de vitalité du lieu encourage la population new-yorkaise à perdre son inhibition.
La station balnéaire offre aux yeux du photographe un foisonnement de scènes humaines qui plantent le décor de la romance américaine au milieu du XX e siècle.

« Tous types de gens y venaient : riches, pauvres, européens, asiatiques, noirs, blancs. Tous venaient à la plage » énonce le photographe dans un court documentaire. « C'était un véritable spectacle de ce qu'était l'Amérique, et pour moi c'était du pain béni. » ajoute-t-il.

Décédé en juin 2015, le photographe certifiait que Paris et Coney Island étaient les deux plus beaux endroits à immortaliser du monde. « Coney Island était mon île au trésor » concède-t-il. « Le temps était beau, plein de vacarme et de cris. » Pas étonnant que Paris l'ait séduit par son climat de fête si propice à des ivresses de joie et de liberté.

HAROLD FEINSTEIN : LA RÉTROSPECTIVE, 1ÈRE PARTIE « LES ANNÉES 40 ET 50 : L'OPTIMISME CONTAGIEUX » EXPOSITION DU 3 FÉVRIER AU 30 AVRIL 2017 - HOTEL DE RETZ - 9 RUE CHARLOT - galerie Thierry Bigaignon - bâtiment à droite 1er étage.

Reportage : Pierre Gautrand