Hôtel de Donon

7 Rue Elzevir, Paris, France 01 40 27 07 21 Métro : Saint-Paul, Chemin-Vert, Rambuteau
Bus : 29, 69, 76, 96
Ouvert de 10 heures à 18 heures, du mardi au dimanche (fermeture de la caisse à 17h30).
Fermeture le lundi et certains jours fériés : le 1er janvier, le 1er mai, le 8 mai, le 14 juillet, le 15 août, le 1er novembre, le 11 novembre, le 25 décembre.
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Hôtel de Donon

En 1575, Médéric de Donon, sieur de Châtres-en-Brie et de Loribeau, conseiller du roi et contrôleur général de ses bâtiments, réunit deux parcelles du lotissement de la culture Sainte-Catherine. Marié à Jeanne Della Robbia, fille du sculpteur Girolamo Della Robbia, il fait construire aussitôt un hôtel qui rappelle, pour beaucoup, la propriété de Philibert de l’Orme. Fidèle au roi Henri III, il est incarcéré à la Bastille par les partisans de la Ligue. Libéré, il revient à Paris avec Henri IV puis décède dans son hôtel en 1594. A sa mort, la propriété échoit à son fils d’abord, Jean de Donon, puis à son neveu, Pierre de Donon. L’hôtel resta dans la famille jusqu’en 1636.

En 1640, le maître des comptes Jean-Louis Le Mairat fait l’acquisition de l’hôtel. Sa famille en préserve la propriété juqu’en 1798. A cette date, il est adjugé à Bourgois-Hénault de Tourneville. Comme beaucoup de bâtiments du Marais, au cours des XIXe et XXe siècles, l'hôtel Donon a été utilisé à des fins commerciales, le jardin a notamment été occupé par un garage dans les années 1930. Ces activités ont contribué au délabrement du bâti, en témoignent de nombreux clichés. C’est dans ce contexte que la Ville de Paris rachète l’édifice en 1975.

Classé monument historique puis restauré, l’hôtel Donon est choisi pour accueillir les collections du musée Cognacq-Jay. La collection regroupe un ensemble d’œuvres françaises du XVIIIe siècle rassemblées par Ernest Cognacq et son épouse Louise Jay, fondateurs des grands magasins de la Samaritaine. Léguées en 1928, ces peintures, sculptures, porcelaines et meubles avaient élu domicile de 1932 à 1988 au n°25 du boulevard des Capucines. L’opération de réinstallation fut délicate puisqu’elle consista à faire entrer un contenu important dans un endroit restreint.

Si on ignore quel architecte a orchestré la construction de l’hôtel Donon, son style rappelle pour le moins la maison que Philibert de l’Orme édifia pour son propre usage au n°14, rue de la Cerisaie. De l’Orme étant décédé depuis cinq ans au moment des travaux, on soupçonne Jean Bullant, coauteur du Palais des Tuileries, qui avait travaillé pour De l’Orme et était un proche de Donon d’être l’architecte de la bâtisse.

La qualité de l’hôtel de Donon réside dans le purisme de ses lignes, en l’absence de tout décor sculpté. Sa façade classique, bien que privée de tout ornement, n’apparait ni triste ni sévère. L’utilisation de la pierre de taille, l’équilibre des proportions, l’allure des lucarnes et le charme de la mansarde expliquent l’intérêt que lui portent ses admirateurs. Le corps de logis situé entre cour et jardin est agrémenté de deux petits pavillons latéraux. Le dernier étage est coiffé d’un haut comble, probablement l’un des plus beaux de Paris.

 Photographies : avec l'aimable autorisation de O. TARIS.