Hôtel des archevêques de Sens

1 Rue du Figuier, France Métro : ligne 7, Pont Marie .
Hôtel des archevêques de Sens

Seule demeure médiévale d’importance conservée à Paris avec l’hôtel de Cluny, l’hôtel de Sens s’élève sur l’emplacement de l’hôtel d’Estomesnil qui avait été donné par Charles V à Guillaume de Melun, archevêque de Sens, dont Paris n’était alors qu’un évêché. Il fallait aux archevêques de Sens, appelés plusieurs fois par an à Paris, une résidence digne de leur rang. A partir de 1475, Tristan de Salazar, neuvième archevêque de Sens, agrandit l’hôtel et fit entreprendre des travaux qui durèrent jusqu’en 1507. La nouvelle construction alliait aux caractères spécifiques de l’architecture civile médiévale les premières manifestations de la Renaissance.

C’est dans cet hôtel qu’eut lieu en février 1528  « le concile de Sens », présidé par le cardinal Duprat, chancelier de François Ier, qui condamna Luther et les thèses réformées. C’est également dans cet hôtel que Marguerite de Valois, « la Reine Margot », première épouse d’Henri IV, fut hébergée à son retour d’exil en Auvergne en 1605. Il y recevait régulièrement son amant, Gabriel Dat de Julien qui fut tué d’un coup de pistolet devant la porte de l’hôtel. L’hôtel sera décapité à l’endroit où le crime fut commis. Bien que la demeure resta propriété du diocèse de Sens jusqu’à la Révolution, elle fut louée dès 1622, date à laquelle Paris fut élevée au rang d’archevêché. Témoin des désastres qu’occasionna la Révolution, le décor sculpté fut gratté trois mois durant par des révolutionnaires.

Malgré une première restauration durant le règne de Louis Philippe, l’hôtel retombe en déchéance et subit à nouveau de nombreuses mutilations, ici encore dues à une occupation industrielle : après une blanchisserie, une fabrique de conserves, ou un aubergiste c’est la confiturerie Saint James s’y établie un moment. La Ville de Paris acheta l’hôtel en 1911. Les travaux de restauration s’étalèrent de 1936 à 1962, date à laquelle la Bibliothèque Forney, spécialisée dans les arts décoratifs, y élu domicile. L’hôtel a conservé son ancienne disposition avec une porte à Tourelles s’ouvrant sur une cour irrégulière autour de laquelle sont élevés divers bâtiments. Il subsiste quelques vestiges de la chapelle abattue au XIXe siècle. Un boulet de canon est toujours enchâssé dans la façade du bâtiment côté rue. Il fut tiré à l’occasion des « 3 glorieuses », journées révolutionnaires de juillet 1830.