"Chez ma tante" ou Le Crédit Municipal de Paris

Crédit Municipal de Paris 55 Rue des Francs Bourgeois 75004 Paris .
"Chez ma tante" ou Le Crédit Municipal de Paris

Le Crédit Municipal de Paris est un établissement public administratif depuis 1637, anciennement Mont-de-piété. Depuis sa création et son implantation dans le Marais en 1777 au 55 rue des Francs-Bourgeois, dans le 4ème arrondissement de Paris, le Crédit Municipal prend en gage des biens - dont 85% sont des bijoux- contre un prêt correspondant à la valeur de l'objet aux enchères. Dès son ouverture, ce lieu devient une véritable institution solidaire visant à être un soutien aux habitants qui n'ont d'autres choix que d'avoir recourt à l'emprunt pour répondre à leurs besoins du quotidien en proposant des prêts abordables.

Le Crédit Municipal prend exemple du Monte di Pietà, une institution caritative italienne des années 1462, fondée afin de lutter contre les usuriers qui pratiquaient des taux d’intérêts extrêmement élevés, ruinant les clients qui déposaient leurs biens en gage. 

Les usuriers se faisant de plus en plus nombreux, le roi Louis XVI, sur les conseils du lieutenant général de Paris Jean Charles Pierre Lenoir, prend la décision de réétablir un Mont-de-Piété en 1777 dans le Marais, après que l'ancien situé sur l'île de la cité, n'ait été fermé en 1644, avec pour but de faire concurrence aux  banquiers de la rue des Lombards qui pratiquaient des taux d’intérêts pouvant atteindre jusqu'à 120%.

Le Crédit Municipal de Paris se trouve actuellement dans un ancien couvent, lui-même construit sur l'ancienne enceinte de Philippe Auguste, détruite autour de 1535. On peut encore admirer à l'entrée de la cour, les vestiges de l’une des anciennes tours. 

De nos jours, cette institution a toujours la même vocation et accueille tous les jours dans son enceinte, des centaines de clients de Paris et de toute l'Île de France pour proposer une palette de services solidaires adaptés à chacun, proposant des taux. Il offre aussi un service de banque, de vente aux enchères et une grande cave à vin du XVIIIème siècle pour conserver les bouteilles de ses clients.

Sur les toits de « ma tante », on peut même y apercevoir des ruches, prises en charge par les employés qui viennent bénévolement s’occuper des abeilles et du miel pour favoriser la biodiversité et contribuer à l'accueil des abeilles en ville. Environ 1,3 millions d’objets sont stockés dans les magasins du Crédit Municipal, dont des pièces archéologiques, des sculptures, des instruments de musique et autre biens divers et variés.

Le Crédit Municipal doit son surnom « ma tante » au prince de Joinville, joueur invétéré  qui n’a eu d’autres choix que de donner en gage sa montre en or au Crédit Municipal de Paris.  Il répondit à sa mère alors suspicieuse, que la montre se trouvait chez sa tante, Adélaïde d’Orléans, la sœur du roi Louis-Philippe. Le prince avoua finalement son acte et l’histoire circula dans Paris. Encore aujourd’hui, les parisiens utilisent ce surnom. A l’époque, toutes les classes sociales sont séduites par le concept et des personnalités telles que la Comtesse de Castiglione, Zola ou encore Victor Hugo ont déposé des biens dans l’établissement.

Le reportage de France 5 "Le Marais, un trésor dans Paris" consacre une partie à de son reportage au Crédit municipal de Paris, dans lequel Emilie Pourquery, responsable de communication, nous donne un aperçu des coulisses de "ma tante", la plus vieille institution financière de Paris.

Ma tante met a disposition un café éphémère en plein air sur sa terrasse de plus de 300m2, transformée en bulle végétale depuis le 9 juin 2016. Vous pourrez profiter de ce jardin secret situé au plein coeur du Marais, tout l'été jusqu'au 25 septembre 2016 et vous laissez tenter par les produits frais et locaux de "la cabane municipal" et les cocktails des deux bars implantés sur la terrasse. De nombreuses activités gratuites comme des concerts, des cours de sports et des ateliers pour enfants sont proposés tout au long de l'été dans le jardin municipal.