Culture hébraïque

Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme - Hôtel de Saint-Aignan 71-75 Rue du Temple, Paris, France 01 53 01 86 53 Rambuteau https://www.mahj.org/fr https://fr-fr.facebook.com/mahjparis/

Vers 1580, Henri de Mesmes, Seigneur de Roissy s’était porté acquéreur de plusieurs maisons à l’emplacement desquelles il avait fait bâtir l’hôtel de Roissy. Le premier de ses petits-fils, Henri, reçu l’hôtel de Montmorency en héritage (au numéro 62, aujourd’hui disparu). Le second, Claude de Mesmes, comte d’Avaux, fut diplomate pour le compte du Cardinal de Richelieu. Il devint ensuite surintendant des Finances de Mazarin avant d’être envoyé comme plénipotentiaire de France pour la conclusion des traités de Westphalie (1648). 

Claude confia à Pierre le Muet, architecte du roi, connu pour sa Manière de bâtir pour toutes sortes de personnes (1623), qui fit ériger un somptueux hôtel entre cour et jardin. La demeure fut bâtie entre 1644 et 1647 sur une parcelle pour le moins irrégulière. Le corps de logis en retrait fait place à une grande cour. Une aile en retour à droite fait face à un mur renard qui masque un pan de l’ancienne enceinte de Philipe Auguste (muraille de Paris). Le portail laisse apparaitre quatre têtes d’hommes ailées, appelées têtes d’Indiens. Les quatre façades sont chacune surmontées d’un écusson aux armes d’Avaux (Claude de Mesmes).

L’hôtel est acheté en 1688 par Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, ministre d’Etat et gendre de Colbert. Il fait aménager la galerie en appartements et confie l’entretien des jardins à André Le Nôtre, rendu célèbre pour l’aménagement du parc et des jardins du château de Versailles. En 1792, suite à la Révolution, l’hôtel est saisit et mis sous séquestre. L’endroit abrite le siège de la 7e municipalité en 1795 puis la mairie du 7e arrondissement de 1806 à 1823 avant d’être dénaturé au cours du XIXe siècle par des activités commerciales. La distribution intérieure, notamment, fut modifiée par l’ajout d’étages supplémentaires et des artisans juifs immigrés d’Europe de l’Est d’y prendre leurs quartiers. Les grandes rafles de 1942 seront responsables de l’arrestation, de la déportation et de l’assassinat de treize habitants juifs de l’hôtel.

Acquis en 1962 par la Ville de Paris, l’hôtel fut classé l’année suivante. Deux campagnes successives de travaux de restauration eurent pour objectif de rendre au bâti son aspect d’antan.  En 1998, à l’initiative de Jacques Chirac, l’hôtel est désigné pour héberger le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme. Celui-ci retrace l’histoire des communautés juives, particulièrement en France, en Europe et en Afrique du Nord.

LES AVENTURES DE RABBI JACOB : le film le plus drôle réalisé sur la communauté Juive avec Louis de Funès.

Le plus célèbre des comédiens comiques français Louis de Funès joue le rôle d'un rabbin dans la rue des Rosiers. "Rabbi Jacob", sorti en 1973, est l’un des plus grands succès du cinéma Français. Plusieurs scènes se déroulent à Paris et notamment dans le Marais. Le long métrage raconte l'histoire d'un homme d'affaires colérique et raciste, qui se retrouve mêlé à un règlement de compte entre terroristes. Il n'a d'autres choix que de se faire passer pour un rabbin après sa rencontre avec des religieux juifs à l'aéroport d'Orly, au sud de Paris. La rue des Rosiers devait être utilisée pour le tournage du film mais pour des raisons pratiques et ne pas bloquer la circulation, la rue est alors fidèlement reconstituée dans un autre quartier plus calme de Paris avec l'entrée de sa synagogue et de nombreux petits commerces casher.

Point de vue d'une américaine à Paris en l'an 2000 : La France est-elle antisémite ?

La France est-elle antisémite ? Ce n'est pas une question simple. La France a pu entretenir des relations complexes avec les juifs vivants sur son sol, les citoyens juifs et la communauté juive en général.
Cette communauté s'est établie en France depuis plus de 15 siècles et au cours de cette longue période elle a souvent été soumise à certaines stigmatisations de la part des autorités publiques telles que des vexations quant à la pratique de sa foi ou la conversion forcée au catholicisme, de même que des taxations discriminatoires, des ghettos sociaux et une ségrégation économique, ainsi que le bannissement de certaines grandes villes de France, sans compter des atteintes corporelles, violences et meurtres. Le 19ème siècle et le début du 20ème furent les témoins de la dramatique affaire Dreyfus, la seconde guerre mondiale et l'occupation allemande virent la collaboration entre le régime de Vichy et l'Allemagne Nazie engendrant les pires crimes contre les citoyens français de confession juive et les juifs d'autres pays vivant en France.

Tout ces faits ne signifient cependant pas que les atteintes antisémites en France au cours des années récentes soient la continuation d'une histoire honteuse et non assumée. Il convient de prendre en compte d'autres aspects de la société française.
Il est patent de constater que la France n'a jamais véritablement accueilli avec entrain les vagues d'immigrations provenant d'Afrique du Nord et des pays musulmans. Cependant la France a reçu plus de 7 millions de musulmans sur son sol. Pendant des décennies, les musulmans des anciennes colonies françaises d'Afrique du Nord se sont établies en France, essentiellement dans des banlieues à l'écart des grandes villes et de la Capitale. Les banlieues abritent de nombreuses habitations à loyers modérés peu plaisantes. Le taux de chômage y est élevé, l'éducation en berne et l'accès aux valeurs de la citoyenneté difficile. La suspicion demeure à l'encontre de ces populations créant de fait un climat de ségrégation et d'exclusion.

Les atteintes aux personnes et biens juifs qui ont pu être constatées au cours des années passées s'expliquent en partie par ce climat particulier. Si ce problème ne doit pas être occulté, il convient cependant de relativiser l'importance en nombre de ces agressions et rappeler que les rues de Paris et du Marais en particulier demeurent sûres. Le quartier du Marais est un lieu de vie cosmopolite, chargé d'histoire et de culture où la qualité de vie est très recherchée. Vous y trouverez des commerces juifs, des galeries d'art, de nombreux restaurants et lieux de shopping, de nombreux bars gays pour faire la fête et de très nombreux petits restaurants à prix raisonnables, pour la plupart tenus par des Auvergnats.