La Marquise de Brinvilliers (1630-1676)

Marie-Madeleine Anne Dreux d'Aubrey, Marquise de Brinvilliers, est née le 2 juillet 1630. Elle est l'une des plus célèbres résidentes aristocratiques ayant vécue dans le Marais, dans un superbe hotel particulier de la rue Charles V. Surnommée l'empoisonneuse, elle s'est rendue célèbre pour ses nombreux crimes par empoisonnement. Ainée d'une fratrie de cinq enfants d'Antoine Dreux d'Aubrey et d'une mère morte en couche, elle raconte lors de son procès, avoir été violée par un domestique à l'âge de 7 ans. Elle avoue avoir eu des relations incestueuses avec ses frères à l'âge de 10 ans. 

Marie-Madeleine Anne Dreux d'Aubrey, Marquise de Brinvilliers

 

En 1651, avec une dote de 200 000 livres, elle épouse Antoine Gobelin, Marquis de Brinvilliers et devient mère de 7 enfants dont quatre seraient prétendument illégitimes. Mariée à un homme qu'elle n'aime pas, la Marquise tombe vite dans l'adultère et devient la maîtresse de Gordon Chevalier de Sainte-Croix, un officier de cavalerie. 

C'est lui-même qui enseigne à la Marquise, les rudiments pour confectionner des poisons. Il est rapporté que la Marquise expérimente ses premiers mélanges de poison sur des patients de l'hôtel Dieu, hôpital datant du 7ème siècle et en observe ainsi les effets. Elle expérimente par la suite, ses poisons sur une domestique et  sur son père, qui l'avait mariée de force. Elle verse une trentaine de fois du poison à petite dose, pour laisser penser à une mort naturelle. Après huit mois de souffrance, il succombe à ses maux.

Adepte d'une vie luxueuse, la Marquise veut toucher l'héritage de son père au plus vite, et doit pour cela évincer ses frères qu'elle empoisonne chacun leur tour. Elle tente d'empoisonner son mari en lui administrant d'infimes doses de poison mais, comble de l'histoire, son amant prend peur et ne veut pas être mêlé aux crimes à répétition de sa maîtresse. Pour cela, il administre un antidote au Marquis et lui sauve la vie.

En 1672, Gordon Sainte-Croix meure de ce qui semble être une mort naturelle.  Or, celui faisait chanter la Marquise  en conservant une boîte avec à l'intérieur des fioles avec une vingtaine de poisons, des reconnaissances de dettes, des documents où elle décrit les poisons et leurs effets. Elle tente vainement de récupérer les documents compromettants saisis chez le chevalier après sa mort. Soupçonneux, les policiers testent les fioles sur des animaux qui meurent instantanément.  

Elle tente alors de fuir vers l'Angleterre, puis en Belgique. Elle est arrêtée dans un couvent de Liège en 1675. Après une tentative de suicide ratée, elle subit sans dire un mot, les tortures qu'on lui inflige pour lui faire avouer ses crimes. Par tant de stoïcisme, elle est perçue comme une sainte par ceux qui l'entourent. Elle est jugée puis conduite Place de Grève le 17 juillet 1676 où elle est décapitée. Son corps est ensuite brûlé et ses fioles sont jetées dans la Seine.

On lui octroie par la suite, la mort de Madame Henriette d'Angleterre, la soupçonnant d'avoir voulu punir l'alliance franco-anglaise de 1670 bien qu'il n'y ait aucune preuve.

Texte Axelle Perrot