Ninon de l'Enclos (1620-1705)

Courtisane, femme d'esprit, épistolière et femme de lettre, Ninon à tenu un salon de 1667 dans l'hôtel de Sagonne au 36 rue des Tournelles dans le Marais. Elle est la fille du libertin Henri de Lanclos et de Marie-Barbe de la Marche et se révèle être un petit prodigue qui citait les grands classiques promenée au côté de sa mère dans les salons. Joueuse de luth et de clavecin, Anne dite Ninon de Lenclos devient rapidement une femme de lettre qui connaitt l'italien et l'espagnol tout en étant habile avec les sciences. Influencée par la philosophie épicurienne, elle affirme son athéisme et son libertinage après la mort de sa mère en 1642 alors même que son renom n'est pas encore acquis parmi le petit monde des salonnière du Marais qui se détournent d'elle. Elle part alors habiter chez Marion Delorme, une courtisane qui devient sa professeur.

Ninon, belle et spirituelle cumule une ribambelle d'amants parmi lesquels on trouve le Grand Condé, François de La Rochefoucauld, le maréchal d'Estrées, l'astronome Christian Huygens à tel point qu'elle fut surnommée par Wapole « Notre Dame des Amours ». Elle s'amuse a classer ses amants en trois catégories : les payeurs, les martyrs – les soupirants sans espoir- les caprices – ses élus du moment. Proche de Molière, on dit qu'elle corrigea la première version de Tartuffe. Ninon est emprisonnée en 1656 sur ordre d'Anne d'Autriche, inquiétée par le parti dévot.

Son salon, hôtel de Sagonne, est célèbre pour ses « cinq à neuf » qui ont lieu chaque jour et positionne Ninon de Lenclos comme un symbole de l'évolution des mœurs du XVII° et XVIII° siècle, précurseur de la femme libre et indépendante qui invite et côtoie parfois intimement de nombreux hommes et femmes.

A 77 ans, elle a une aventure avec l'abbé de Châteauneuf tout en menant une liaison avec le chanoine Nicolas Gédoyn puis à près de 85 ans, quelques mois avant son décès, elle se fait présenter au jeune Arouet – Voltaire – âgé de 13 ans et élève au collège jésuite Louis-le-Grand à Paris. Elle lui offre 2000 livres tournois (environ 8000 euros) dans son testament pour qu'il puisse s'acheter des livres.