Deborah Pawlik

Nous avons eu le plaisir de rencontrer plusieurs candidats aux élections législatives de tous les horizons politiques, des 2 circonscriptions qui englobent le Marais (3e et 4e arrondissements de Paris) la 5ème circonscription comprend le 3e et le 10ème arrondissement. La 7ème circonscription comprend le 4è arrondissement et une partie des 11ème et 12ème arrondissements.

Parlez nous de votre parcours et de vos envies pour notre quartier...

Déborah Pawlik est Avocate de profession, à 36 ans et se présente aux législatives pour la 5ème circonscription. La candidate souhaite rester proche des habitants en s'engageant sans relâche aux cotés des acteurs du quartier. Elle affiche sa volonté de concertation permanente à l’écoute des habitants. Elle est élue locale et vit et dans le 10ème depuis maintenant plus de 10 ans. Sa légitimité et son expertise sur la sociologie des quartiers sont un point fort. Il en est de même pour son suppléant, Benoit Solès, célèbre comédien qui vit dans le 3ème depuis plus de 20 ans. Il a contribué aux projets de Nathalie Kosciusko Morizet et de Valérie Pécresse.

Déborah Pawlik fait de la sécurité son cheval de Bataille. Sa priorité est de sauvegarder le calme et la sécurité dans le 3ème et le 10ème arrondissement. Elle souhaite la création d’une police municipale chargée de lutter contre toutes les incivilités : bruits, abandon des déchets en particulier le long du canal Saint Martin, petite délinquance et manque de sens civique, afin que la Police nationale puisse se consacrer à des interventions plus sérieuses contre la criminalité et le terrorisme.

Deborah appartient à la même génération politique que Julien Bayou, le candidat Ecologiste. Son engagement local s'illustre par des entrées dans les écoles à 8h, des visites de commerçants à 10h, par la sortie des métros à 18h, et du porte à porte entre 18het 20h30. Elle veut moderniser la vie politique, être présente et aller à la rencontre des citoyens, tout au long de l’année.

Questions relatives au tourisme

Paris est la ville la plus visitée au monde … Mais la dépense moyenne par visiteur nous classe en 7ème place… Avez-vous des idées sur la manière dont on pourrait promouvoir touristiquement un Paris plus divers, plus accessible et plus rassurant ?

Pour que les touristes aient envie de revenir à Paris, tout comme les habitants, envie d’y rester, Déborah s’engage à lutter contre les mono-activités envahissantes qui tuent la vie de quartier : le luxe dans le 3ème ; les coiffures afro et la téléphonie dans le 10ème. Il ne s’agit pas d’être passéiste, mais de veiller à ce que tout ce qui est nécessaire à la vie locale puisse exister, car c’est aussi cela qui rend nos quartier si attractifs pour les touristes, ce coté village, en particulier dans le 3ème.

Air BnB : La Maire de Paris fait une chasse aux locations saisonnières abusives ce qui est normal, pensez vous que cela est du ressort de l’Etat, de la Mairie ou de chaque copropriété ? Actuellement la limite autorisée est de 4 mois par an… Hors, de nombreux jeunes ou seniors ne peuvent plus faire face aux dépenses de copropriété ou de loyer et au coût de la vie à Paris, ces revenus leur sont indispensables. Que diriez vous d’une autorisation plus souple et variable ?

Evidement, il faut une régulation, cela se fait dans toutes les capitales du monde. Avoir un complément de revenu grâce à son logement est une bonne idée et cela est souhaitable, mais avoir 20 appartements et faire concurrence aux hôtels qui ont des contraintes très lourdes n’est pas acceptable, il faut un juste milieu.

Que pensez vous des zones dites touristiques et non touristiques: n’est ce pas donner une prime aux gagnants et aux quartiers déjà hyper saturés ?

« J’avoue que ce découpage qui n’existe qu’a Paris me semble un peu absurde et en effet privilégie déjà les quartiers classés en zone touristique dont tous les commerces peuvent ouvrir le dimanche. Je suis personnellement favorable à une ouverture de tout Paris le dimanche et qu’un développement économique et touristique puisse avoir lieu aussi dans le 10ème. Avec cependant certaines limites. Pour éviter les nuisances sonores je propose avec la création d’une police municipale une politique de prévention avant 23h30 puis des pénalités plus tard et une modération de la consommation d’alcool pour des raisons de sécurité. Je souhaite préserver les lieux touristiques et festifs, tout en conciliant sens de la fête et respect du sommeil des habitants »

La Mairie de Paris prévoit de supprimer 9 emplois d’accueil et 3 points d’accueil à l’office du tourisme de Paris, pour faire 1 million d’euros d’économies. Les salariés de l’OTCP sont furieux et le font savoir : 21 millions de touristes par an et 13 agents d’accueil seulement si le plan de licenciement est réalisé. Qu’en pensez vous, que feriez vous ?

« Hélas, cela ne dépend que de la Mairie de Paris, mais en effet cela me semble ridicule car le tourisme redémarre et il n y pas que les applications web dans la vie, il faut aussi de l’humain. »

Questions d’ordre économique local spécifique aux quartiers centraux de Paris

Le logement est un des problèmes majeurs de Paris. Surtout au centre. La fiscalité sur la taxation des plus-values est trop élevée et bloque le marché : sous jacques Chirac fin de la taxation sur les plus-values pour les résidences secondaires : 15 ans, sous Nicolas Sarkozy 30 ans, sous François Hollande 22 ans. En Allemagne 10 ans seulement. Tous les studios souvent achetés par des parents pour leurs enfants étudiants seraient revendus plus tôt si ils étaient moins taxés… Qu’en pensez vous. Avez-vous d’autres idées pour fluidifier l’accès au logement ?

Selon Déborah, « on ne change pas la physionomie d'un quartier en achetant un ou deux immeubles et en y logeant des familles qui ne trouveront pas de quoi faire leurs courses
le 10è et le 3è partagent des points de convergence. Ces deux arrondissements sont en pleine gentrification, largement achevée dans le 3e et en devenir dans le 10ème.

« Une politique de « coup par coup » n’est pas une solution viable. Il faut une vision de moyen terme, qu’il y ait des logements sociaux mais aussi des logements intermédiaires pour les classes moyennes qui ne peuvent plus se loger dans le quartier. »

« Pour réinsérer les sdf, il faut une prise en charge globale, et pas seulement financière : après avoir cumulé plusieurs échecs de vie, une maladie, un divorce, c‘ est tout un environnement social qu’il faut reconstruire. J’aiderais les associations qui sont déjà très présentes sur le terrain »