Julie Bertuccelli (1968)

Julie Bertuccelli est une réalisatrice française vivant dans le Haut Marais, rue Béranger. Cette documentariste de formation sort du cocon parisien devenu cliché pour les films d'auteurs français et s'installe en Géorgie pour tourner sa première fiction, Depuis qu'Otar est parti. Il s'agit du portrait touchant de trois femmes confrontées à la mort d'un proche. Elle présente ensuite son second long métrage, L’Arbre, dans un décor aérien d’Australie, le personnage de Dawn – incarné par Charlotte Gainsbourg toujours juste et sans emphases – et ses enfants tentent de se reconstruire après la mort de leur père. La petite fille de huit ans, Simone, est persuadée que l’esprit de son père est incarné dans l’arbre qui occupe leur jardin. Cette arbre immense et rassurant incarne la solidité pérenne d’une puissance immuable qui protège toute la famille. La petite fille s'y réfugie pour écouter les « paroles » de son père, Peter, et refuse que l'on touche une seule feuille de cet arbre immense qui se met à menacer la maison familiale avec ses racines au développement excessif. Julie Bertucelli filme ce figuier de Morenton Bay avec un mélange de réalisme et de fantastique qui nous transporte dans une bulle mystérieuse qui nous fait interpréter chaque craquement et chaque bruit de feuille comme la manifestation d'un père consolateur et toujours présent en la nature.

La cellule familiale se referme dans un cocon ou tout étranger est exclut, un retour au source dans un espace clos est épuré. L'Arbre est aussi bien une fiction émouvante et délicate sur la perte d'un être cher qu'une belle leçon de vie.