Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme - Hôtel de Saint-Aignan

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Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme - Hôtel de Saint-Aignan

Vers 1580, Henri de Mesmes, Seigneur de Roissy s’était porté acquéreur de plusieurs maisons à l’emplacement desquelles il avait fait bâtir l’hôtel de Roissy. Le premier de ses petits-fils, Henri, reçu l’hôtel de Montmorency en héritage (au numéro 62, aujourd’hui disparu). Le second, Claude de Mesmes, comte d’Avaux, fut diplomate pour le compte du Cardinal de Richelieu. Il devint ensuite surintendant des Finances de Mazarin avant d’être envoyé comme plénipotentiaire de France pour la conclusion des traités de Westphalie (1648). 

Claude confia à Pierre le Muet, architecte du roi, connu pour sa Manière de bâtir pour toutes sortes de personnes (1623), qui fit ériger un somptueux hôtel entre cour et jardin. La demeure fut bâtie entre 1644 et 1647 sur une parcelle pour le moins irrégulière. Le corps de logis en retrait fait place à une grande cour. Une aile en retour à droite fait face à un mur renard qui masque un pan de l’ancienne enceinte de Philipe Auguste (muraille de Paris). Le portail laisse apparaitre quatre têtes d’hommes ailées, appelées têtes d’Indiens. Les quatre façades sont chacune surmontées d’un écusson aux armes d’Avaux (Claude de Mesmes).

L’hôtel est acheté en 1688 par Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, ministre d’Etat et gendre de Colbert. Il fait aménager la galerie en appartements et confie l’entretien des jardins à André Le Nôtre, rendu célèbre pour l’aménagement du parc et des jardins du château de Versailles. En 1792, suite à la Révolution, l’hôtel est saisit et mis sous séquestre. L’endroit abrite le siège de la 7e municipalité en 1795 puis la mairie du 7e arrondissement de 1806 à 1823 avant d’être dénaturé au cours du XIXe siècle par des activités commerciales. La distribution intérieure, notamment, fut modifiée par l’ajout d’étages supplémentaires et des artisans juifs immigrés d’Europe de l’Est d’y prendre leurs quartiers. Les grandes rafles de 1942 seront responsables de l’arrestation, de la déportation et de l’assassinat de treize habitants juifs de l’hôtel.

Acquis en 1962 par la Ville de Paris, l’hôtel fut classé l’année suivante. Deux campagnes successives de travaux de restauration eurent pour objectif de rendre au bâti son aspect d’antan.  En 1998, à l’initiative de Jacques Chirac, l’hôtel est désigné pour héberger le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme. Celui-ci retrace l’histoire des communautés juives, particulièrement en France, en Europe et en Afrique du Nord.