Hôtel d’Hallwyll, ancien hôtel de Bouligneux

28 Rue Michel le Comte, Paris, France .
Hôtel d’Hallwyll, ancien hôtel de Bouligneux

« La porte d’entrée de cette maison mérite d’être vue ainsi que la façade sur le jardin », Luc-Vincent Thiéry, Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris, 1787.

C’est sur l’emplacement d’une maison ayant appartenu en 1292 à l’orfèvre Guillaume Villain que Jean Jacquelin, officier des Bâtiments du roi, construisit un hôtel entre cour et jardin. L’hôtel fut loué à des établissements bancaires, dont la banque Thélusson, Necker et Cie. Jacques Necker, son directeur, bien qu’étant Suisse et protestant, fut directeur général des Finances de Louis XVI. L’hôtel fut transmis à plusieurs reprises avant d’échoir en la possession de Marie-Thérèse Midorge. Avec son époux, le comte d’Hallwyl, colonel de la Garde suisse, ils confièrent, en 1766, la rénovation de la propriété à Claude-Nicolas Ledoux. Si l’architecte est également l’auteur de la rotonde de La Villette, de ou du parc Monceau, il s’agit ici de l’unique hôtel particulier parisien qu’il nous reste de lui. 

Ledoux dota le bâtiment d’une façade néoclassique. Sur rue, la façade est striée de refends, lignes creuses gravées horizontalement. Le portail d’entrée est situé au centre, il est encadré de colonnes cannelées, surmontées par un tympan où sont représentées deux figures ailées. Les formes simples sont caractéristiques du style de l’époque Louis XVI. L’aile gauche abritait les cuisines, l’aile droite les remises, reliées aux écuries qui pouvaient accueillir 18 chevaux. L’escalier d’honneur, situé dans l’aile gauche, dispose d’une rampe à motif de balustres en fer forgé. Au fond du jardin, Ledoux ajouta de part et d’autre de la fontaine deux urnes renversées déversant une eau lapidifiée. Danielle Chadych, dans son ouvrage sur Le Marais précise que « Ledoux était fasciné par les variations de la lumière sur l’eau qui se transforme en glace ».

Dès 1792, l’hôtel passe aux mains de la fille unique d’Hallwyll, devenue princesse d’Esterhazy. Puis à François Guyot de Villeneuve. Plus tard, l’endroit héberge des banques et des commerces successifs (fabrique de plastiques, imprimerie…). Depuis sa rénovation il accueille une dizaine d’appartements.