Chambord

A deux heures de Paris, aux portes de la Vallée de la Loire, fleuve inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de “paysage culturel vivant”, Chambord est le plus prestigieux des Châteaux de la Renaissance Française, fruit de la volonté de François 1er.
Il appréciait particulièrement ce château et s’adonnait aux plaisirs nobles de la chasse. Chambord devint également le lieu idéal où se côtoyèrent de très nombreux artistes de premier plan notamment italiens dont Léonard de Vinci.

Les travaux de Chambord débutèrent en 1519 et s’étalèrent sur plus de 30 années. A l’origine, il s’agissait d’un pavillon de chasse et non d’une résidence royale permanente, où le roi et sa cour se rendaient épisodiquement. Chambord était donc meublé sommairement, et son aménagement varié en fonction des vas-et-viens de la Cour. Ce n’est que plus tard, au 17ème siècle, que d’autres monarques, dont Louis XIV y établirent un aménagement permanent.

Chambord revêt une importance capitale dans l’histoire de l’art en marquant le début de la Renaissance française, mêlant habilement les principes italiens de la Renaissance et la tradition française. Chambord est un savant mélange des éléments traditionnels de l’architecture médiévale (donjon par exemple) et ceux empruntés à la Renaissance italienne, marquée par le principe de symétrie. Parmi les innovations de tout premier plan particulièrement remarquables, il convient de noter le fameux escalier à vis à double révolution au cœur de l’édifice.

Toute proportion gardée, on remarque dans l’Hôtel de Sens dans le Marais cette même “hybridation architecturale” entre éléments d’inspiration moyenâgeuse et d’autres marqués par la Renaissance.

La frénésie de construction de François 1er avait un cout qu’il convenait de financer. Aussi, pour faire face à ces dépenses ainsi qu’à celles liées à ses campagnes de guerre ou à ses projets dans le domaine des arts, François 1er mit en vente dans le Marais ses résidences royales par ordonnances du 20 septembre 1543.
Il s’agissait de l’Hôtel d’Étapes (17 rue St Antoine), le Petit Bourbon (26, rue du Petit Musc) et l’Hôtel de la Reine près Saint Paul c-a-d les différents logis de l’Hôtel Saint Pol qui étaient à l’état d’abandon.
Une des conséquences positives du lotissement de ces anciens hôtels dans le Marais fut d’absorber la croissance de la population parisienne: 107 lots furent en effet formés par ce démembrement de l’Hôtel Saint Pol.

Il ne reste aujourd’hui aucun vestige de cet hôtel, ni de son lotissement à l’exception des 3 rues alors tracées: rue Charles V, rue Lions-Saint-Paul et la rue Beautreillis… En revanche, Chambord continue lui à briller de milles feux, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981. Notons qu’en ce qui concerne le quartier du Marais, il fut sauvé in extremis de la pioche des démolisseurs par les lois Malraux de 1962, et forme aujourd’hui une sorte de ville d’art au cœur de Paris.


Arnaud Sellier