Hôtel d'Angoulême

24 Rue Pavée, Paris, France Métro : ligne 1, Saint-Paul Ouvert
Lundi au Samedi
10h00 - 18h00
> Site .
Hôtel d'Angoulême

Entre les rues Pavée, des Francs-Bourgeois et de Sévigné, sur un terrain réunissant plusieurs parcelles du lotissement de la Culture-Sainte-Catherine (1545), s’éleva un premier hôtel, celui de l’abbé François de Pisseleu. Cet hôtel échut en 1584 à Diane de France, fille légitimée du roi Henri II, malheureuse en alliance puisque veuve par deux fois. D’abord elle fut mariée au duc de Castro,  Horace Farnèse, qui fut tué par un arquebusier lors d’un siège à Hesdin. Elle connut ensuite un deuxième époux, le duc François de Montmorency qui entreprit la construction de l’édifice actuel.

Morte en 1619, son neveu Charles de Valois, duc d’Angoulême, fils de Charles IX et de Marie Touchet hérita de l’hôtel. Ce bâtard royal, qui eut à la fois la réputation d’un brillant homme de guerre et celle d’un escroc, fut marié à Charlotte de Montmorency, puis à Françoise de Nargonne. C’est elle qui loua la demeure, en 1658, à Guillaume de Lamoignon, premier président du Parlement de Paris, avant que son fils n’en fasse l’acquisition. Les Lamoignon devinrent propriétaires de l’hôtel de 1668 jusqu’à 1774.

Divisé en plusieurs appartements, l’hôtel vit résider entre 1867 et 1874, Alphonse Daudet, auteur des Lettres de mon moulin. Chaque mercredi soir il y recevait ses amis, de grands écrivains : Gustave Flaubert, Emile Zola ou encore Edmond de Goncourt. L’hôtel de Lamoignon fut acheté par la ville de Paris en 1928, il abrite aujourd’hui la Bibliothèque historique de la Ville de Paris.

Le grand portail date de 1718, il représente deux enfants, l’un d’eux tenant un serpent, symbole de la Prudence, et l’autre montrant un miroir, représentation de la Vérité. Prudence et Vérité renvoient aux vertus des magistrats. Les Lamoignon, longtemps propriétaires des lieux comptaient de nombreux hommes de robe qui occupèrent de hautes fonctions judiciaires. Dans la salle de lecture ont été remontées les poutres peintes du XVIIe siècle. Sur une poutre monumentale à fond rouge on retrouve un carquois, des flèches, des lances et des chiens, représentations qui renvoient à la figure de Diane, déesse de la chasse, et à travers elle, à Diane de France, propriétaire des lieux.